21 septembre : Turquie – Iran, passage de la frontière

Nous avons passé notre dernière soirée tous ensemble dans notre petit camping le jeudi 18 septembre. Nous voulions absolument passé la frontière avec Céline, Mathias et les ânes donc nous les avons laissé prendre de l’avance…Nous nous sommes préparés tranquillement et avons fait nos adieux à tout le monde, ce qui nous a pris la journée ! Malheureusement nos amis ont eu quelques soucis avec des jeunes bergers qui leur ont jeter de grosses pierres dessus et qui excitaient leur chiens sur eux. Céline a été blessée au genou et a dû revenir à Dogubayazit pour voir un docteur et déposer une plainte au commissariat. Heureusement rien de grave, elle peut marcher !!! Nous l’avons donc attendu pour nous diriger vers la frontière et rejoindre Mathias qui avait continué son chemin avec les animaux.

Il était déjà tard quand nous sommes arrivés, nous avons préféré dormir dans la douane pour être d’attaque le lendemain. Céline et Mathias ont dû retourner au village pour discuter avec le maire, pendant ce temps nous gardions les animaux en nous demandant si un jour nous parviendrons à franchir cette frontière !

Et oui, après un bon pic-nic et une séance de déguisement pour tout le monde : le voile, les manches et pantalons longs.

Nous avons beaucoup ris puis passé la frontière tous ensemble.

C’était très drôle avec les animaux, tout le monde les prenaient en photo et riaient !

Nous sommes resté un long moment devant le double portail (turc et iranien séparé d’à peine un mètre) en attendant le bon vouloir des iraniens pour qu’ils nous ouvrent leur porte…

Puis l’Iran s’ouvre à nous. Leur chien a pissé sur la grille iranienne juste aux pied du douanier, lui ça y est il a déjà marqué son territoire ! Nous avons tous eu droit à la désinfection au karcher (avec un produit qui sent très fort) sur les véhicules et même sur les pattes des animaux, bref pas très sympa tout ça, surtout pour les turcs !!!! Après quoi les deux ânes ont fait caca et pipi dans la douane, la crise de rire. Beaucoup d’attente pour nous intimider mais ça s’est très bien passé. Les passeports et le carnet de passage en douane (pour le vehicule) ont circule dans de nombreuses mains, et apres une dizaine de tampon et de signatures on a pu passer. Ils sont juste montés dans le camion et sont ressortis aussi sec, aucun contrôle, si on avait su on aurait pu garder nos bouteilles d’alcool (c’est interdit en Iran) ! Même chose pour la vérification des numéros du moteur et châssis, quand le douanier a vu qu’il fallait se baisser sous le véhicule pour voir le numéro du châssis, il a dit tant pis et nous a dit que c’était bon !! Pour Mathias et Céline idem. Cela aura durer en tout près de 3H pour passer et faire 1 km. Il y avait 1H30 de decalage horaire à notre arrivée, soit 2H30 par rapport à la France. Nous sommes ressortis de la douane côté iranien de nuit.

On a rencontré une famille iranienne et belge tres gentille qui vit à Téhéran. Ils nous on annonce un bon acceuil et un bon séjour, nous sommes plutôt confiant. Vu l’heure tardive nous décidons de planter le camp juste devant la douane iranienne et de partir à la découverte du pays le lendemain de jour. Et puis c’est l’occasion de passer une dernière soirée tous les 4 avant de nous séparer.

Le lendemain pas de chance alors que nous étions prêt à partir le vétérinaire est arrivé par curiosité et a demandé le passeport des ânes. Nous décidons de descendre en ville avec Céline en attendant que la situation se débloque pour les ânes.

En descendant vers la ville nous nous rendons compte qu’il y avait encore une barrière, nous étions en fait toujours dans la douane, ce qui veut dire que nous ne pourrons pas remonter dire au revoir à Mathias qui attend dans la douane.

En Iran la langue est le farsi. L’alphabet ressemble à l’arabe (28 lettres arabes sur 34), incompréhensible pour nous ! Nous nous dirigeons vers un bureau de change, ici 1 euro = 14 000 rials. Pour 150 euros nous nous retrouvons donc avec environ 1 900 000 rials. ENFIN MILLIONNAIRE !!

En sortant du bureau de change nous apercevons 2 camions français qui sortent de la douane, et s’arrêtent un peu plus loin. Nous sommes aller les voir et avons renontré la famille d Alex et Marie (couple trentenaire super sympa) avec leurs deux enfants Charly (5 ans) et Ruben (3 ans et demi) et leur petit chien Kangal (chiot trouvé et adopté en Turquie), qui voyagent en camion mercedes (sprinter) tout aménagé par Alex, très chouette.

Puis la famille de Mathilde et Charly (couple trentenaire très sympa, Charly a des lockes comme Max) avec leurs deux enfants Merlin (5 ans) et Lilas (2 ans) et leur chien Orco (un boxer), qui voyagent en camion caisse mercedes tout aménagé par leurs soins, très joli.

C’est drôle car Anne-lise discutait avec Mathilde par internet sur voyage forum lors de notre préparation, et on espérait les rencontrer lors de notre mini tour du monde voilà qui est fait, incroyable comme le monde est petit. Et une semaine auparavant Max est tombé sur leur blog : www.zingaloetlatortueenvadrouille.overblog.com , quelle coincidence ! Les deux familles font le meme voyage que nous, ils partent pendant un an en Inde et au Nepal. Nous avons discuté un petit moment dans la rue, puis on a décidé de faire un petit bout de route ensemble.

Malheureusement Mathias étant toujours coincé à la frontière nous avons dû dire au revoir à Céline juste devant la barrière du poste de frontière. C’était très frustrant de ne pas pouvoir faire de même avec Mathias. Ca nous a fait tout drôle de nous quitter après ces 3 semaines passées ensemble, et de se lâcher ainsi en Iran. Ca nous a fait un grand vide. Maintenant nous avançons vers d’autres aventures. Si vous voulez suivre leurs aventures rendez vous sur http://alest.uniterre.com

Ce soir nous avons retrouve les deux familles pour manger ensemble et nous continuerons notre route ensemble.

18 septembre: Turquie, Dogubayazit

Eh oui nous ne sommes toujours pas parti...Normalement demain on quitte le camping pour passer la frontiere... si on arrive a decoller!! Il y a eu encore beaucoup de passage de touristes et voyageurs en tout genre, le camping est en mouvement constament.

Nous sommes restes une semaine de plus avec nos amis suisses: Celine et Mathias.

Le patron nous a propose de les aider un peu au camping pendant son absence en echange de quoi nous ne payerons pas le camping. Cet arrangement nous a seduit, et voila maintenant presque trois semaines que nous sommes ici... Mehmet, le grand patron, en plein travail:

Nous avons bien profite de ce lieu pour faire des balades avec les anes tous les quatres. Voila Anne-lise et Mathias en ballade :

On a pu profiter d'une grande cuisine pour se faire de bons petits plats.

En ce moment le temps est tres variable on passe du froid au chaud sans arret avec quelques orages et pluies, ce sont les aleas de la montagne.
La grande nouvelle cette semaine c'est les fiancailles de Max et Anne-lise au pied du palais d'Ishak Paşa.
Suivi d'un repas au restaurant et d'une ceremonie a la Kurde par les patrons du camping.

7 septembre : Turquie, Dogubeyazit

Voila deja une semaine qu’on est a Dogubeyazit et on s’y plait bien. On devait partir mardi mais c’etait sans compter les imprevus.
Lundi soir un français est arrive d’Iran, du coup on a discute toute la nuit, depart repousse.



Ensuite mardi on a rencontre un couple de Suisse qui voyage a pied avec deux anes jusqu’en Mongolie, depart repousse.



Le mercredi soir on a rencontre un russe qui voyage en stop jusqu’en Inde, il nous a rejoind au camping ; depart repousse.




Le jeudi cinq français sont venus nous rejoindre au camping avec un semi remorque, un chameau, dix chevres, des poules, deux chiens et des canards ; depart repousse.



On a fait la connaissance d'une charmante chamelle.





Le vendredi on est parti marche tres tot le matin pour voir le leve de soleil sur le mont Ararat et le palais d’ishak pasa ; depart repousse.







Le vendredi soir on a fait un barbecue tous ensemble et ce week-end on reste profiter du soleil…



Bref le depart est repousse jusqu'a mardi, si rien ne change d’ici la.

1 septembre : Turquie, Dogubeyazit

Sur la route de Dogubeyazit nous nous arretons quand meme visiter la forteresse medievale d’Ani. Au depart une route super, comme d’habitude tout s’annonce bien, puis tout d’un coup plus de route mais une espece de piste, les turcs sont les champions pour les routes inachevees. Ani est une ville frontiere avec l’Armenie, anciennement sa capitale.


Le site est tres etendu et tres impressionnant, perchee en pleine montagne et bordee de toute part par la riviere. Il offre une vue imprenable. Nous pouvons meme voir les anciennes habitations-grottes dans les montagnes en face, comme dans les capadoces, c’est tres joli.


Les restes de monument sont disperses un peu partout, il faut beaucoup marcher sous une grosse chaleur ! En repartant nous roulons aux cotes des aigles, c’est une region ou ils sont omnipresents. Nous avons eu de multiples occasions de les observer de pres. Sur le bord de la route perche sur un caillou nous nous arretons pour les regarder et ils s’envolent juste sous nos yeux, devant le camion.



Le paysage ne cesse d’evoluer, les montagnes nous offrent de nouvelles couleurs.



Une voiture de police nous fait signe de nous arreter, pas pour nous controler mais pour savoir si nous ne sommes pas perdu…Charmante attention. Puis plus tard nous nous faisons quand meme controler a un barrage militaire, premier contrôle alors que nous en avons croises beaucoup.




Sur la route la silhouette du mont Ararat nous domine de ses quelques 5100 et quelques metres.


Nous arrivons juste a la tombee de la nuit au camping de Dogubeyazit. Il fait nuit de plus en plus tot : 18H30 le soleil se couche et 19h il fait nuit noire (enlevez une heure de moins pour la France ) ! Nous sommes tres bien accueillis au camping par une jeune de notre age qui parle francais. Ce qui nous a permis de discuter un peu et de prendre des nouvelles de la civilisation et du monde. Ici il y a beaucoup d’iraniens qui viennent en vacances ou a la journee pour boire de l’alcool (alcool interdit en Iran). Nous sommes qu’a 45 km de l’Iran.Puis aujourd’hui dimanche nous avons visite de palais d’Ishak Pasa, situe a 5 minutes a pied de notre camping, on a une tres belle vue.


Ce palais, inutile de le dire, est magnifique (on l’a dit quand meme…) !



Puis en revenant nous avons prepare un peu notre itineraire pour les pays a venir, et explore les cartes… L’Iran (visa 25 jours) et le Pakistan (visa 7 jours) nous allons les traverser assez vite, et il y a beaucoup de kilometres. C’est une façon de vous dire de ne pas vous etonner ni vous inquieter si a l’avenir nous donnons moins de nouvelles, car ce sera surement plus difficile. En Iran l’utilisation d’internet est limitee et controlee, on ne pourra peut-etre pas mettre a jour le blog. Aujourd'hui toute la ville est calme et endormie, c'est le premier jour du ramadan. Demain matin on passe la frontiere iranienne.

29 aout : Turquie, les hauts plateaux

En partant d’Artvin nous avons emprunte des gorges de roche rouge tres impressionnantes.

Nous avons le plaisir de voir le paysage evoluer au fur et a mesure. Au milieu des gorges nous nous garons pour suivre un petit sentier qui grimpe rapidement dans les rochers. Un panneau indique un monastere. Nous montons pendant une heure mais pas de monastere. On ne sera pas trop deçu, le paysage valait bien le detour. Nous repartons et nous passons la nuit au bord de la riviere un peu plus loin. Pendant la nuit mauvaise surprise, un curieu a ouvert la porte a 3h du matin. Max s’est reveille en sursaut et lui a crie dessus. Il a vite referme la porte et est parti. Apres verification on avait oublie de fermer une porte a cle. Dans le doute on a demarre et on s’est rapproche du village suivant ou nous nous sommes gare devant une maison pour finir notre nuit. Le lendemain nous avons grimpe dans les montagnes jusqu'à un col a 2600m.

En une heure on est passe de 31° (short, Tshirt, sandalettes) a 18° (pull, pantalon, chaussettes, baskets), ça fait tout drole. Ensuite nous sommes redescendu sur un grand plateau a 1700m.

Changement radical de paysage, ici pas d’arbres, des grands troupeaux de vaches, des villages de terre avec des maisons en pierre dont le toit est recouvert de terre. Des monticules de foin pour l’hiver et des murs de bouses de vaches seches.

La region est extremement pauvre et desertique.

Pas de goudron dans les villages ni d’eau courante.

Notre presence ne passe pas inaperçu et les regards noirs que l’on croise ne sont pas pour nous rassurer. La concentration de pauvrete est tres importante, ici le tourisme n’est pas tres bien perçu et compris. Les gamins s’amusent a nous dire leur 3mots d’anglais appris a l’ecole puis tres vite ils demandent de l’argent. Comme partout, touriste (et qui plus est europeen) egale argent. Chose qu’on ne nous avait pas encore fait ressentir jusque la. Une ambiance particuliere qui est renforcee par l’omnipresence des bases militaires, beaucoup de controles sur les routes (vehicules blindes et militaires avec la mitraillette au poing). Cette region situee a cote de la Georgie, de l’Armenie et de l’Iran est composee majoritairement de minorites ethniques (kurdes, armeniens), elle est souvent soumise aux affrontements entre le PKK (Parti Independantiste Kurdes) et les turcs.

A Ardahan des gamins arrivent en courant pour nous dire bonjour puis tres vite la politesse cede la place a la curiosite et a l’insolence. Nous decidons de ne pas nous arreter. Nous continuons notre route à travers les plateaux jusqu'à Susuz.

Apres la nuit precedente mouvemente nous decidons de passer la nuit en ville. Finalement l’idee n’etait pas si bonne que ca, on a ete reveille a 5h du matin par un bruit de projectile sur le camion… Par la fenetre le village semble pourtant endormi hormis deux jeunes qui chargent une camionnette. On se rendort et a 9h rebelotte. Les memes jeunes sont toujours la et quand ils croisent notre regard ils se marrent et s’en vont. Les habitants regardent la scene sans rien dire et sans sourire. Vu l’accueil chaleureux, on dejeune en vitesse et on part. C’est decide la prochaine nuit sera en camping a Dogubeyazit. Nous sommes deçu de ne pas pouvoir rester plus longtemps dans cette region qui est magnifique. Nous aurions bien aime prolonger le sejour et explorer tous ces hauts plateaux.