mardi 20 janvier 2009

22 octobre : Iran – Caravansérail Zein-o-din

Mardi 21 octobre, nous décidons de partir à la découverte d’une des routes de la soie les plus au sud…La route de la soie était un réseau de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe, dont la plus précieuse des marchandises était la soie de chine. Ainsi tous les 30 Kms il y avait une sorte de « gîte étape » appelé caravansérail, où les marchands, voyageant à dos de chameau, pouvaient s’y reposer et manger ainsi que leurs animaux.
Au sud-est de Yazd il y a deux caravansérails. Le premier caravansérail a été aménagé en hôtel restaurant.


En route on s'arrête dans une station service que l'on prend pour un carvansérail...On a été trop loin, alors on visite, car il y a une belle salle de prière puis demi-tour!
La route est toujours aussi magnifique et déconcertante.


Des panneaux « attention chameau », sont en bordure de route.

On a vraiment l’impression d’avancer vers un autre monde. L’air est toujours aussi chaud, mais on est bien, on est loin !


Nous sommes arrivés au couché du soleil.

C’est splendide, on croirait un oasis en plein milieu du désert.

Le caravansérail de Zein-o-din, est au bord de la quatre voies, qui elle-même est au milieu de nulle part, si ce n’est cette immensité désertique.

C’est rempli d’émotion que nous l’avons visité, comme à l’apogée d’un rêve, notre voyage et notre présence prend tout son sens dans ce lieu.

Nous sommes montés sur les toits pour admirer le paysage et d’où on a vu une petite route s’enfoncer dans le désert.

C’est là-bas que Max veut que l’on passe la soirée, au calme, loin des parkings bruyants, en pleine nature.

On a d’abord passé un long moment à boire le thé dans un salon, à discuter et rigoler avec des iraniens.


Puis nous avons pris le petit chemin qui s’enfonce entre les blocs de montagnes désertiques. Huit Kms de piste, à 20 Kms heure, on a le temps…avant d’arriver à une source d’eau chaude. On a monté le camp de nuit. Le ciel est particulièrement étoilé, magnifique. On a préparé un gros repas. Pendant que Max a sorti son accordéon. Anne-lise et les enfants étaient fans, ils se sont assis devant lui et l’ont écoutés, sous le charme, durant un bon moment. Nous apprécions tous ces instants de bonheur et de liberté. On s’est raconté des histoires d’horreurs autour de la source d’eau chaude. La source d’eau chaude est dans un petit dôme de terre crue, c’est un puit d’eau tiède, Charly s’y est baigné. On a longuement regardé les étoiles et vu des étoiles filantes (sauf Anne-lise qui parle trop, à chaque fois elle baisse les yeux pour regarder et parler à Max, du coup…Max voit les étoiles filantes mais Anne-lise toujours pas !). On s'imagine ce que sera le ciel étoilé en Inde...
Max a parlé d’aller marcher en montagne le lendemain matin, pour pouvoir dire « tu te rends comptes ma chérie on est en Iran, au sommet d’une montagne en plein milieu du désert ! ».
Max était le premier levé, excité et impatient comme un gosse. On a quand même pris le temps de petit déjeuner tous les 2 dehors, en découvrant et admirant le paysage, que l’on avait vu que de nuit. C'est vraiment à la hauteur de nos espérances.
Nous sommes enfin parti nous balader tous ensemble. Max a choisi son bloc de montagne.
La montée est assez raide, il y a pleins d’éboulis partout, c’est tellement sec.

Arrivée en haut, petite pause.



Puis Max, Charly et Alex décident de continuer et d’aller au sommet de la crête, voir la vue d’en haut. Bien sûr Anne-lise a voulu suivre et grimper, comme dit Max « mon petit bou-boulet ! ». Malgré Anne-lise, nous avons réussit à aller jusqu’au sommet, Max est fier d’elle. D’en haut la vue est imprenable. On admire nos camions qui sont tout petit...Anne-lise pas rassurée s’est assise le temps que Max aille au bout de la crête.

Max resplendissant de bonheur est allé admirer de plus loin. Anne-lise l’a regardé revenir épanoui, serein, beau, le pied si aguerri. Pourtant Max a senti l’inquiétude d’Anne-lise et l'a dit : « Oh ma doudouille elle n’a pas l’air rassurée ! »… Ce sera les derniers mots que tu m’adresseras…

Effectivement mon amour je n’étais pas rassurée, mais je n’ai rien dit, j’ai profité de ta vue jusqu’au bout.
Puis j’ai entendu un bruit de caillou et je t’ai vu t’envoler sous mes yeux, tu es parti en arrière, dans le vide. Je n’ai pas cru à ce que je voyais, me demandant plutôt ce que tu fabriquais…Et pourtant j’ai hurlé tout ce que je pouvais, un cri qui a transpercé toute la montagne…Tu es parti emportant avec toi le son de ma voix. Ce cri de terreur qui maintenant nous sépare à jamais.

Le caillou sur lequel tu as posé ta main s’est décroché de la paroi et t’as aspiré en arrière, dans le vide. Tu as fait une chute de 30 mètres sans que l’on est pu faire quoi que ce soit pour l’en empêcher. Sous nos yeux. En bas tu étais déjà inconscient. Je suis resté pendant 1H30 toute seule au beau milieu de cette montagne pendant que tous les autres sont allés chercher des secours.
Je t’ai protégé avec tous mes pulls et foulards. J’ai fait fuir les mouches, chassais les rapaces qui planaient au dessus de nos têtes. Je t’ai fait de l’ombre, le soleil tapait si fort. J’ai regardé ton groupe sanguin et le mien. Puis j’ai attendu, priant que ce ne soit pas grave. Je t’ai pris la main…
Les secours sont arrivés mais il n’y avait plus rien à faire, tu t’étais déjà envolé, tu étais parti bien loin de moi, loin de nous. Ton cerveau ne répondait plus, l’impact a été trop fort. Ils t’ont emmené. Ton cœur a lâché au moment où ils nous ont séparés, dans la montagne.

Tu as raison mon amour on était vraiment bien, seul, loin de tout, rien que tous les 2 au milieu de ce désert iranien le bonheur… Et pourtant j’en repars toute seule. Me voici au pied de cette montagne avec notre Pépère, me demandant ce qui nous arrive, si je ne suis pas en plein rêve. J’attends de me réveiller. Je cherche un moyen pour remonter le temps…Je bouillonne… Je cherche et je ne trouve pas. N’ayant qu’une pensée en tête : ce n’est pas possible, notre rêve ne peut pas devenir cauchemar…
Pourquoi mon amour ? Pourquoi TOI ?
Pas toi mon doudou, tu venais vers moi pour me rassurer et me prendre dans tes bras... Je ne sens plus tes bras…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est avec les larmes aux yeux et toute l'emotion qui va avec que j'ai lu
la fin du blog,
la fin d'une randonnée dans les montagnes d'iran
la fin d'un voyage inoubliable,
la fin d'une tres belle histoire d'amour
et surtout
la fin d'une VIE,""" maxime!!!"""
ques tes mots si bien ecrits restent a jamais graves dans nos memoires,
a la memoire de Max,ton amour perdu
a ma lisette que j'adore

danxyz a dit…

Que dire de plus?
Les mots nous manquent...
Surtout continue à nous donner des nouvelles par ce blog, c'est le seul lien pour l'instant.
Bises
Dan et Annick